Page:Cadiot - Minuit.pdf/70

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Quand il eut atteint la dernière, ses doigts osseux frappèrent un coup sec sur le panneau de la porte, et la muraille trembla.

Comme à la première barrière, chaque coup renversait un obstacle ; comme à la première barrière quand le dernier obstacle fut tombé, la porte s’ouvrit d’elle-même, et Fritz le pendu apparut sur le seuil.

À cette horrible vue, Ketha tomba évanouie ; Hermann s’enfuit dans le coin le plus sombre de la chambre, et se serra contre la muraille, comme s’il eût espéré y trouver un refuge.

Mais l’impitoyable spectre marcha droit à lui, l’étreignit de ses doigts d’acier, l’enleva de terre et l’assit en face de lui devant la table à manger.

Et quand ils furent assis tous deux, il darda ses yeux flamboyants sur son ancien compagnon, et frappa un coup sec sur la table pour réclamer le souper promis.

Hermann poussa un cri de désespoir et fit de la tête un signe de refus.

— Au nom de Dieu, va-t’en ! murmura-t-il faiblement en essayant un signe de croix impossible.

Mais le killecroff restait immobile, gardant son rictus funèbre et fixant toujours sur le tisserand ses yeux de damné.

Il frappa une seconde fois la table d’un coup plus impératif.

Alors, d’une voix étouffée, le tisserand appela sa femme :