Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle cherchait un cavalier, voilà tout… Ce n’était pas moi qu’elle invitait…, c’était un soupeur quelconque… — Au fait…, pourquoi pas ? Je me trouve impertinent ou niais d’avoir un instant cru le contraire… » Et j’ajoutai : « Alfred et Charles vont bien rire s’ils me voient ! »

Toutefois, je ne m’en allai pas. Les voitures avançaient l’une après l’autre, et un commissionnaire criait les numéros. Quand mon domino entendit le sien, il marcha vers la porte, je le suivis.

Ô bonheur ! la voiture était vide, et le commissionnaire lui-même, lui seul, ouvrait la portière !

Je m’élançai à côté d’elle.

— « Eh bien ! que faites-vous ? demanda-t-elle d’une voix qu’elle essayait de rendre enjouée, mais qui était tremblante.

— « N’allons-nous pas souper ?

— « Ah !… »

La portière vivement refermée, le commissionnaire demanda :

— « Où faut-il conduire ? »

Tandis que les sergents de ville criaient : « Avancez donc, cocher, avancez donc ! »

— « Où vous voudrez, criai-je à mon tour ; nous allons souper ! »

Cette fois, je vous le jure, je ne songeais guère à la carte à payer. Mon imagination