Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— « Non, ce n’est pas cela, Louis ; dis-moi, si tu veux répondre à ce que je te demande, que tu m’aimeras d’une affection semblable à celle que je donnerai, — qui tiendra de tous les sentiments, et ne s’arrêtera pas à celui d’un amant pour sa maîtresse.

— « Mais, cependant…

— « Oh ! pas de cependant… et pas de restrictions mentales.

— « Comment veux-tu que je scinde mon amour ? tu auras tout… et je serai malheureux !

— « Rappelle-toi bien, Louis, que le jour où tu chercherais à faire de moi ta maîtresse serait le dernier où tu me verrais…, et dis-moi que je puis me reposer avec confiance sur ta parole et ton honneur !

— « Ai-je besoin de te faire un serment ? et ne sais-tu pas que je t’appartiens, et que je serai toujours ce que tu voudras que je sois ? »

Et, comme je vis ses sourcils se contracter douloureusement, je repris :

— « Eh bien, je jure de ne point te parler d’amour, et de me contenter de ce que tu me donneras ! »

Elle sourit ; son beau visage s’illumina de joie, et par un mouvement plein de grâce, elle arracha ses gants, et jeta sur mon lit son chapeau et son châle.

— « Vois-tu, reprit-elle en arrangeant ses