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horizons disent le désespoir… J’en mourrai peut-être…

« Mon Dieu ! s’il est au delà de cette prison terrestre une autre patrie…, au delà de cette vie une espérance, entr’ouvrez pour moi un coin du ciel, et faites que je puisse élancer mon cœur vers vous ! »

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Je ne l’ai plus revue, jamais. En vain je l’ai cherchée dans Paris, au Bois, aux Tuileries, dans toutes les salles de spectacle, repentant, désespéré, prêt à tout pour obtenir mon pardon. En vain j’ai maudit ma sottise et les conseils d’Alfred. La fée qui m’avait fait la vie si belle depuis quelques mois, était disparue pour toujours.

Je retournai chez mon père aux vacances, le cœur plein de remords et de douleur. J’étais avocat comme je l’avais promis. On me combla de félicitations et de caresses. Mais la vie de famille ne me parut plus douce.

L’amertume pour moi était au fond de toutes choses : il me semblait bien qu’en effet l’heure brillante et fleurie de ma jeunesse avait passé.

J’obtins de mon père les moyens de revenir à Paris une année pour y conquérir le grade de docteur : une vague espérance me poussait encore vers les lieux où j’avais connu Marguerite.