Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/169

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

parfois une tige fleurie, élégante et svelte comme un arbre de Raphaël ; puis les vignes, les figuiers, les grenadiers s’enroulaient en longues lianes ou se massaient en buissons ; plus haut, et s’échelonnant par degrés sur les flancs des montagnes, apparaissaient en touffes sombres les châtaigniers et les pins.

Quelques barques errent sur le golfe, ramenant des pêcheurs ou conduisant des touristes vers la source d’eau douce qui jaillit de la mer. On entend sur la plage les appels des mariniers et les cris joyeux des enfants, et, du côté de la ville, les cloches qui sonnent l’Ave Maria. De temps en temps, sur la mer unie et bleue, un dauphin saute entre les barques et envoie une cascade de gouttes d’eau aux visages des bateliers ou des promeneurs. Quelques lumières hâtives apparaissent du côté de la ville, quelques étoiles brillent au firmament.


III

Le comte et la comtesse se laissent aller à ce charme délicieux qui règne dans toute la nature et fait si bien comprendre le dolce far niente des peuples aimés du soleil.