Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/184

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douces, il lui prit une sorte d’oubli du passé et de dégoût de l’avenir.

La perspective de retourner à Paris, d’y passer un mois à faire quelques arrangements de ménage, à rendre quelques visites, puis d’aller passer quatre ou cinq mois dans son château de Touraine, entre son mari et ses enfants, lui parut si dénuée d’intérêt et d’imprévu qu’elle ne put retenir un bâillement.

« Excusez-moi, mon ami, dit-elle ; j’ai mal aux nerfs ; ce sera la fatigue ou l’odeur des citronniers, qui est très forte sur la promenade. Je vais me coucher, et demain matin je m’éveillerai guérie. »


XI

Le comte la laissa seule après l’avoir affectueusement embrassée. Elle se coucha, en effet, mais elle demeura longtemps agitée et dans un état de surexcitation qui n’était ni la veille ni le sommeil.

Après des efforts infructueux pour se calmer et s’endormir, elle se releva pour aller prendre, sur le guéridon du salon, un des livres français