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XII

À peine en avait-elle senti la bienfaisante influence, à peine ses yeux avaient-ils eu le temps de reconnaître le magnifique panorama qui se déroulait devant eux, qu’elle entendit une voix, trop connue déjà, chanter sous son balcon :

Verrano a te sull’aura i miei sospiri ardenti…

Elle rentra vivement et ferma la fenêtre. L’orgueil de la femme se révolta.

« Décidément, dit-elle, décidément cette poursuite est offensante… »

Cependant la voix du chanteur ne s’arrêta pas ; il continuait :

Adrai nel marche mormora l’eco de miei lamenti…

Mais on eût dit que cette voix, tout à l’heure si pleine et si sonore, devenait tremblante. Après le premier mouvement d’indignation, la comtesse se remit à marcher dans la chambre. Elle écoutait malgré elle, et, peu à peu, se rapprochait de la fenêtre… Le tremblement de