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égarement de son cœur ; mais elle vit soudain la douleur de son mari…, sa colère…, son mépris peut-être…, à coup sûr la perte de sa confiance ; enfin, tout bonheur détruit.

Elle ne pouvait parler et ne le devait pas.

À tout prix, cependant, et par tous les moyens, elle se résolut à quitter la Spezzia, à s’en aller attendre ailleurs le retour du comte, quitte à lui en donner ensuite une explication quelconque. Cette idée calma un peu ses angoisses ; elle n’ajouta plus, pour le déterminer à la laisser partir avec lui, ni raisons ni prières.

« Sitôt qu’il aura quitté le pays, je m’arrangerai pour le quitter à mon tour, se dit-elle. J’aurai l’énergie de me mettre, moi-même, à l’abri de toute poursuite… »


XXXI

Quelques heures après, Mme de Morelay restait seule à l’hôtel de l’Europe.

Elle s’y enferma et s’interdit d’en sortir jusqu’au moment où elle pourrait quitter la Spezzia pour n’y plus revenir.