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Mais elle ne savait où se faire conduire. Ce fut le Guide des voyageurs qui dirigea ses démarches. Après avoir étudié la carte routière d’Italie, elle se décida pour les bains de Lucques, qui lui semblèrent suffisamment éloignés de la Spezzia pour que Pietro perdît ses traces ; suffisamment fréquentés, par une société d’opulents baigneurs, pour qu’elle n’y eût pas à redouter la solitude, trop souvent mauvaise conseillère ; enfin, d’un assez agréable séjour pour que le comte, à son retour, ne s’étonnât pas de l’y trouver ; les bains de Lucques d’ailleurs étaient justement sur la route de Florence.

Aussitôt son parti arrêté, elle sonna sa femme de chambre et l’envoya chercher la maîtresse de l’hôtel, afin de s’informer des moyens de transport et de la durée du voyage.

Comme il arrive toujours en pareille circonstance, l’hôtesse s’étonna que Mme la comtesse pût préférer les bains de Lucques et leurs horizons étroits aux splendides vues de la Spezzia : elle lui fit observer que le pays était presque entièrement habité par les Anglais, et ajouta que les zinzare[1] y faisaient rage.

Ces avertissements n’ayant pas influencé la résolution de Mm« de Morelay, l’hôtesse ajouta que l’on allait aux bains de Lucques en voiturin et non autrement, parce qu’ils se trouvaient

  1. Les cousins, les moustiques, etc.