Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/244

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vagues qui roulaient à ses pieds, pour en entendre le contre-coup…

Il ne répondit pas.

Elle abaissa les yeux vers son amant. Il dormait.

Ce fut un choc qui la ramena vers la terre ; mais aussitôt elle s’accusa :

« Je l’ennuie, se dit-elle ; peut-être, parce que je ne sais rien lui dire, croit-il que je ne saurais pas le comprendre… Et comment, en effet, devinerait-il que j’ai une âme vive et passionnée, une intelligence capable de suivre la sienne ? Qu’ai-je fait autre chose que lui prouver que je suis une femme sans vertu ? »

Toutes ses craintes reparurent. Son bonheur, si vif quelques instants auparavant, fut empoisonné par cette idée qui ne la quitta plus et lui rongea le cœur : « Il me méprise. »


XLI

Ce qu’il y avait de plus douloureux, c’est qu’elle s’épuisait, en vain, à chercher des moyens d’exprimer ce qui se passait dans son âme, et ceux de faire sentir à Pietro que sa