Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

elles pas mieux, au contraire, sans les idées préconçues qui les cachent comme des langes ? Ne sais-je pas que tu es noble comme tu es beau, et grand comme tu es poète ?… Et moi ! n’as-tu pas senti que je te donnais mon premier et mon seul amour ?… »


XLII

Depuis lors, les journées de la comtesse s’écoulèrent, en partie, à écrire de longues lettres bien passionnées, bien éthérées, et à lire de laconiques réponses sous lesquelles elle cherchait un sens mystérieux, et qui donnaient à son imagination un thème d’autant plus fécond que ces mots si simples, qui forment une banale phrase d’amour, ne lui semblaient pas employés dans leur véritable acception, ni ré pondre, même succinctement, aux sentiments et aux idées de la lettre de la veille. Alors elle tombait dans des interrogations et des recherches infinies ; elle voulait extraire d’une phrase vulgaire une idée sublime, dépouiller le fruit de son écorce de bois ou de paille, et en aspirer le suc délicieux, découvrir enfin, pour