Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pour lire dans sa pensée. Elle osait parfois plonger jusqu’au fond des yeux de Pietro un regard interrogateur ; mais ses hypothèses trouvaient toujours mille réponses probables, et pas une seule qui fût décisive ; et ses regards demeuraient en échec devant je ne sais quel miroir brillant, mais sans transparence ni reflet.

Jamais l’esprit de la comtesse n’avait tant travaillé ; si elle eût été moins possédée par son idée fixe, elle se fût étonnée elle-même des combinaisons ingénieuses auxquelles arrivaient ses efforts. Elle trouvait aux paroles de Pietro un sens plus profond et plus subtil que les mystiques n’en trouvèrent jamais aux centons de Pythagore.


XLIII

Mais ces rêveries n’occupaient pas encore tout le temps de Mme de Morelay ; et, comme elle craignait, par-dessus tout, de réfléchir et d’entendre la voix de la conscience pendant un silence de l’imagination, elle se mit à lire les poètes italiens ; c’était encore un moyen de