Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/257

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tombant de son chapeau de paille, qu’elle de vint tout interdite et fit un pas en arrière. Pietro n’était pas là ; mais elle se trouvait en présence de trois ou quatre hommes aux bras nus, aux cheveux souillés de poussière blanche, qui se détournèrent simultanément de leur travail pour la regarder avec interrogation.

« Pardon, messieurs, pardon…, balbutia-t-elle en jetant des regards investigateurs de tous les côtés de la vaste pièce ; je croyais être ici chez M. Pie…, mais je me trompe, excusez-moi… »

La pauvre femme sortit le plus vite qu’elle put, tandis que les sculpteurs la saluaient d’un signe de tête, et que deux gamins de quatorze à quinze ans, qui dessinaient dans un coin, étouffaient mal un ricanement.

Elle fit rapidement quelques pas pour s’éloigner du théâtre de sa déconvenue, puis s’arrêta confuse, incertaine, mécontente d’elle-même… Son instinct lui criait de regagner sa voiture et de retourner à la Spezzia, en gardant ses dernières illusions, tandis qu’une pensée tyrannique la poussait à de nouvelles investigations.