Page:Cadiot - Nouvelles.pdf/270

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lisant, rencontrait une description des côtes liguriennes ou de la belle Méditerranée, il se dressait devant elle, ce mannequin auquel son cœur et son corps avaient été livrés… Elle croyait lire dans la cervelle creuse du beau chanteur, et y voir seulement l’ignoble sottise entée sur une vanité grossière…

Et, lorsque cette idée s’emparait trop puissamment de son imagination, lorsque la mal heureuse femme pensait qu’un jour le hasard impitoyable pouvait remettre en face d’elle cet odieux visage de Pietro, elle se jetait à genoux et criait en joignant les mains :

« Grâce, mon Dieu ! grâce !… épargnez-moi ce supplice… »


LIV

Mais que dis-je ?… pour évoquer le terrible souvenir, il n’était besoin ni de la parole ni de la lecture. Parfois la comtesse s’approchait des hautes fenêtres de son vieil hôtel et regardait couler la Seine… Alors ses yeux voyaient agir la grue qui débarque les marbres de Car-