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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/41

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Je voudrais vous rejoindre ainsi qu’un parent oublié et sans fixer de date
Mais votre continent est inconnu et les eaux sont trop profondes sur les cartes
Je songe à vous auprès d’Hélène en le fouillis de ma maison
Mais on ne refait pas l’histoire de Jeanne et il n’y a pas de raison
Pour que ce soit toujours le même qui entende
Le cri des hommes qui ont mal et le gémissement des plantes

Mille tendresses à vous tous
Que je ne connaîtrai jamais !
Et je peux bien mourir en douce
Nul de vous n’en aura regret

Je suis debout dans mon jardin à des kilomètres de la Capitale
Je retrouve contre la joue du soir l’inclinaison natale
Les oiseaux parlent dans la haie
Un train sans voyageurs passe dans la forêt
Et ma femme a cueilli les premières ficaires

Quelques-uns de ceux que j’aime sont assis dans des cafés littéraires
Je ne les envie pas ni les méprise pour autant
Mon chien s’ennuie
Et c’est peut-être le printemps