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instituteurs qui furent les plus coupables, ni même les véritables coupables. Dans toute démagogie celui qui en est la matière et l’objet et l’inerte instrument est moins coupable que celui qui en est l’inventeur et l’auteur. Et le premier moteur. Des grands pontifes, des hommes dans les honneurs sont venus dire aux maîtres d’école que le lycée ne sert à rien, qu’on n’apprend rien depuis le commencement de la sixième jusqu’à la fin de la philosophie. Je ne fais point un grief à ces instituteurs de l’avoir cru. Je fais un grief à ces professeurs, qui eux ont passé par la sixième et la philosophie, de l’avoir dit. Il ne s’agit point de se recruter des troupes à tout prix. Il faudrait tout de même ne pas trop tromper le monde.

Ceci m’amène à une singulière question, et que je m’étonne que l’on n’ait jamais posée. Pourquoi les maîtres d’école ne font-ils pas des études. Je me rappelle très bien comment ça se passait. Je me rappelle très bien le chemin que je suivais quand M. Naudy m’en retira un peu vivement. Les jeunes gens qui se proposaient de devenir maîtres d’école, ou plutôt les jeunes gens à qui on pensait pour en faire des maîtres d’école, pour les faire devenir maîtres d’école faisaient d’abord trois ans à l’École primaire supérieure, que l’on nommait alors, je l’ai dit, l’école professionnelle ; première année, deuxième année, troisième année ; pendant trois ans ils préparaient l’entrée à l’École Normale primaire. Ceux qui étaient reçus passaient ensuite trois ans dans cette École Normale primaire. On recommençait : première année ; deuxième année ; troisième année. En tout ça faisait six ans. Avec le temps qui pouvait se perdre entre les deux à la coupure ça faisait

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