Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/199

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l’argent suite


quinine, sans voir ou sans opérer l’abcès purulent qui est la cause de la fièvre.

Et cet aveuglement ou ce manque de décision, de la part du parti qui devrait être le plus clairvoyant et le plus audacieux, est bien ce qu’il y a de plus triste dans la crise que traverse l’Europe.

Ah ! nous pouvons demander la limitation des armements, la fin du régime de la paix armée !

Tant que, socialistes français et allemands, nous n’aurons pas osé poser franchement devant l’opinion publique de nos deux pays, la question d’Alsace-Lorraine, qui est l’obstacle insurmontable à la réconciliation franco-allemande, tout ce que nous dirons et rien, ce sera la même chose.

Nous pouvons siffler les discours militaristes de nos gouvernants.

C’est comme si nous chantions !

G. H.

§. — Sur les vieillards. — Je trouve très bien que l’on respecte les vieillards. Et nul ne les respecte autant que moi. Mais tout de même il faut un peu s’entendre. Premièrement, nous l’avons dit, le respect n’est pas le commandement, et le droit au respect n’est pas le droit au commandement. Que nous soyons tenus de les respecter, tant qu’on voudra. Mais il ne suit pas de là que nous soyons tenus de leur livrer tous les commandements. Autrement il n’y aurait qu’à devenir vieux pour avoir le droit de faire toutes les bêtises, et pour exercer instantanément tous les pouvoirs. Et tout un peuple tomberait sous le gouvernement de la sénilité. Évidemment une telle proposition ne se tient pas.

De senectute, les vieillards ont certainement droit au respect, et surtout au repos. Mais dire qu’ils ont droit

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