peuple, quand il est religieux, est catholique, parce que le catholicisme, qu’est-ce, sinon, précisément, une canalisation de l’absolu, l’absolu enfermé dans une puissance définie qui est l’Église et, par cela même, humanisé, discipliné, socialisé, et comme subordonné à l’homme, au lieu que le protestantisme, c’est l’individu confronté directement avec l’Infini et par suite confisqué par lui, à moins que ce ne soit la porte ouverte, pour les mêmes raisons, à un individualisme romantique anarchique et débridé, à quoi répugne, foncièrement, le bon sens gaulois, la fermeté d’esprit gauloise. Car, remarquez-le bien l’audace, la jactance gauloise, cet amour effréné de l’indépendance, cette humeur frondeuse, tout cela ne tourne jamais en anarchisme romantique, tout cela n’engendre jamais de nuées romantiques : l’esprit reste ferme, le bon sens inaltérable, la clarté de l’intelligence parfaite. Quel éloge plus magnifique fut-il jamais prononcé de notre littérature classique que celui qu’on peut lire dans La Justice, et parmi tous les écrivains classiques, quel est celui que Proudhon met au-dessus de tous les autres ? Mais, tout simplement, Boileau, le ferme esprit, qui, avec un bon sens admirable et un goût toujours sûr, sut être le mentor, — les romantiques, avec leur esprit dénigreur et leur conception anarchique de la liberté, diraient le pion — des lettres françaises au xviie siècle. Et voyez encore l’admiration que Proudhon a pour Bossuet, qu’on peut considérer, lui aussi, comme le mentor, j’allais dire le Boileau. du catholicisme au xviie siècle, et dont le ferme esprit, le bon sens impeccable, la haute raison surent maintenir l’Église française loin des exagérations jansénistes, ultramontaines ou quiétistes. Boileau ou Bossuet, le grand critique et satirique français, le grand évêque catholique fran-
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