la vie française. Quels intérêts ? ce sont nos intérêts de famille, de métier et de classe. Cela vous indique que nous ajoutons, à notre appétit de connaissance, un profond sentiment, une vive passion humaine. Très exactement, nous cherchons à connaitre les formes actuelles de l’économie pour y découvrir les conditions de l’ordre français et, dans la société française, l’ordre des classes, les organes propres à chacune et qui les favoriseront sans rompre les liens nationaux, et sans perdre de vue que toutes ces conditions se rattachent à un ordre éternel, auquel l’ordre français est lié, comme le chêne occidental est lié à la loi de croissance qui gouverne le palmier tropical. Cette connaissance acquise en commun, nous nous séparerons pour l’action pratique ; chacun de nous regagnera son foyer héréditaire, sa femme et ses enfants, son laboratoire, son atelier ou son bureau, son association où il retrouvera ses pairs avec qui il travaillera à l’organisation du pays français, selon sa propre loi, selon le commandement de ses aïeux, et selon la conscience de ses intérêts, dans sa république, sous la protection du roi de France.
Ayant entrepris cette tâche, nous avons cherché un patron. Nous avons voulu qu’il appartînt à la tradition française, à la plus authentique et à la plus ancienne tradition française, celle qui est née et s’est formée au cœur du paysan français, qu’il appartînt en même temps à la race des nouveaux constructeurs, et qu’il réunît en lui-même, outre certaines vertus civiques que nous plaçons très haut, deux forces qui se sont opposées et se sont fait la guerre dans la démocratie du xixe siècle, la force agricole et la force industrielle. Nos intentions vous expliquent l’hommage que nous avons fait à la mémoire de P.-J. Proudhon.
Les personnes qui connaissent l’histoire des idées