morale et intellectuelle que Proudhon. Comme lui, nous avons subi le prestige des nuées quatre-vingt-neuviennes. Mais, grâce au génie de Maurras, nous avons résolu le premier des problèmes, le problème qui commande tous les autres, et sans la solution duquel aucun autre ne peut être résolu, le problème politique, le problème de l’État. Nous sommes consciemment, très consciemment contre-révolutionnaires. Et de notre connaissance des solutions premières, de notre conscience de l’intérêt national découlent des principes qui seront appliqués à l’économie. Mais ici quel travail nous reste-t-il à faire ? Tout un monde de formes nouvelles est né. Quelles sont les formes bonnes, excellentes, et quelles sont les mauvaises, nuisibles ? Nous avons à les découvrir, à les reconnaître, à les estimer, afin de prévoir l’usage que nous en ferons, sous la monarchie, pour notre bien commun et pour notre bien particulier. A quelques jeunes hommes qui le questionnaient un jour sur ces graves problèmes, Maurras répondait : « C’est à la deuxième génération d’Action Française qu’il appartiendra de résoudre ces questions et d’en appliquer les solutions. » Une des premières démarches de ces jeunes hommes a été d’aller à Proudhon. Pour les raisons que je vous ai dites, et pour d’autres encore. Dans ce domaine, Proudhon représente plus que la contre-révolution. L’esprit proudhonien représente une valeur révolutionnaire que nous pouvons incorporer à nos propres valeurs, je dirai mieux : que nous trouvons dans notre propre mouvement.
Lorsque nous considérons le problème français dans toute son étendue, sous tous ses aspects, politique, social, économique, moral, religieux, du point de vue ou nous nous plaçons, à l’Action Française, que voyons-nous et que prévoyons-nous ?