Paroles, murmures et rumeurs dans la presse et le monde sur le Cercle Proudhon. — Dirons-nous que nous étions sans ambitions lorsque nous avons fondé le Cercle Proudhon ? Ce serait excessif. Je crois me souvenir que notre pensée était extrêmement modeste : réunir une vingtaine de personnes pour l’étude de l’économie moderne et la recherche des principes d’une économie nouvelle, c’est à ces deux points que nous nous limitions. Si nous avions d’autres ambitions, elles ne valaient à nos yeux que pour un avenir éloigné. Les commentaires de la presse démocratique et ceux de quelques personnes appartenant au vieux monde conservateur ont grossi nos intentions, nous ont donné un caractère que nous n’avions pas prévu et nous obligent, un an après notre fondation, à préciser nos intentions, à nous situer nous-mêmes, et à rappeler dans quelles conditions nous nous sommes réunis, ceci pour détruire quelques légendes absurdes qui circulent entre le Rond-Point Bugeaud et les châteaux juifs de Seine-et-Marne et qui ont été enregistrées, sous une apparence historique, au dernier numéro de la Revue de Métaphysique et de Morale. Dans son discours que nous publions aujourd’hui, Lagrange a opposé, aux divagations qui nous sont revenues, de lumineuses affirmations auxquelles nous avons tous souscrit. Il me reste à rectifier les informations que l’on a publiées et répandues sur le Cercle et à opposer quelques définitions complémentaires aux légendes qui ont été fabriquées depuis le mois de mai. Reprenons d’abord les commentaires de la presse au point où nous les avons laissés à la fin de notre premier Cahier. Nos lecteurs se rappellent que nous avons publié les lamentations et les protestations du Mouvement socialiste, où M. Hubert Lagardelle nous contestait le droit de nous réclamer de Proudhon. Nous ne donnerons pas de nouvelles justifications à M. Hubert Lagardelle, avec qui nous nous sommes interdit la discussion. Mais nous voulons apporter dans ce débat, qui dépasse M. Lagardelle et nous-mêmes, le jugement d’une personne qui est, plus que quiconque, autorisée à parler ici et qui nous écrivait en mars dernier :
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