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Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/15

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eux un article de religion essentiel, de croire que les ames de toute la noblesse, passent dans le corps des ânes : pénétrés et convaincus de ce dogme sacré, les ânes sont pour eux des objets de vénération, des Anges, des Dieux.




CHAPITRE IV.

Éducation de l’Âne.


Tous les hommes naissent méchants : Il y a longtemps qu’on l’a dit ; et malgré Rousseau de Genève, on le dira encore plus d’une fois : cette méchanceté de l’homme lui est naturelle avec le reste des animaux. Une pente invincible les attire vers le mal ; ils ne semblent nés que pour se détruire mutuellement : les lions, les tigres, les ours, les loups, le cheval lui-même, cet animal qu’on vante tant, et dont je parlerai bientôt, naissent avec de mauvaises inclinations. L’âne, au contraire, a reçu de la nature la bonté en partage. Tous les ânes naissent bons.