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CHAPITRE VII.

Le Paradoxe.


D’après ce qu’on vient de lire, il est évident que l’âne n’est pas si bête qu’on pense. Il a du bon sens, le fait est certain ; il a de l’esprit, le fait est indubitable. Ceux qui soutiennent le contraire, confondent les objets, et cette confusion est la source de leur erreur. Je l’ai déjà dit, les ânes privés sont de deux espèces : ceux de Babylone et ceux de Montmartre ; je conviens que les premiers sont absolument dépourvus d’esprit : mais il n’en est pas de même des seconds, ils sont fort spirituels. En vain l’on m’objecterait que depuis que le monde existe, il n’y a eu parmi eux, ni académiciens, ni journalistes, ni auteurs ; cela n’est pas une preuve qu’ils soient imbéciles : de la naissance ou des protecteurs, en voilà assez pour faire un académicien. Recevoir les présents des auteurs, faire imprimer les extraits qu’ils font eux-mêmes de leurs