Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/32

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perpétuel : celui-là court après une autre chimère. … Vains et frivoles mortels, contribuez à nos besoins, travaillez à faire des heureux, cette occupation est seule digne de vous !

Ô Noé, cher patriarche, qui le premier as goûté le fruit de la vigne cultivée par les mains, et toi qui la transplanta dans les Gaules, divin Trajan, recevez tous deux mes hommages ! Mon cœur en a toujours offert aux amis de l’humanité, vous en êtes les bienfaiteurs.

Mais à propos de Noé[1], savez-vous, Messieurs les Babyloniens, que c’est à l’âne à qui vous devez l’art précieux de tailler la vigne ? Les hommes, dit un savant auteur, s’étant aperçus que les ânes rongeaient des branches de vigne en certains endroits, et que ces branches ainsi rongées rapportaient plus de fruit, que celles qui restaient entières, mirent à profit cette heureuse découverte. Ils apprirent par ce moyen, l’art de tailler la vigne, et de multiplier les raisins.

  1. Vid. Joannes Pierius Valerianus Hieroglific. Lib. 12, cap. 20.