Page:Cajot - Éloge de l’âne.djvu/38

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CHAPITRE IX.

Disgression sur une bagatelle.


Quoique les ânes de Montmartre, ainsi que je le dirai par la suite, ne soient pas les vils adulateurs de leurs ânesses, ils ne sont pas cependant insensibles aux charmes de la beauté. Non, non l’empire des grâces s’étend également sur les ânes et les dieux. Ô fils de Vénus ! dieu de Paphos, amour, c’est à toi que je m’adresse ? Parles, as-tu dans l’univers des sujets plus soumis, plus dévoués que ceux dont je fais l’éloge. Qui plus souvent qu’eux, brûle sur tes autels l’encens dû à ta divinité ? Sans cesse ils te comblent de dons, et par des offrandes éternelles, ils célèbrent ta puissance et tes bienfaits.

Retirez-vous, animaux froids et langoureux ? Éloignez-vous débiles mortels ? C’est à l’âne seul, qu’il appartient de pénétrer dans le sanctuaire de l’amour ; à lui seul est dû la victoire. Il est ce phénix si célèbre dans les fastes du monde :