et sans rendre nécessaire l’intervention de Lisardo, mais, grâces à la jalousie que ma présence a causée, Laara n’a point achevé son récit, et maintenant je n’ai plus rien à craindre.
Vous avez été heureuse, madame, d’en être quitte à si bon marché ; il n’y aura rien à regretter si cela vous sert de leçon.
Es-tu folle, Silvia, de penser qu’un péril évité serve jamais de leçon pour l’avenir ? Pour moi, le bonheur avec lequel je me suis tirée de celui-là m’enhardit ; je ne songe plus à cette heure qu’aux moyens de me retrouver avec Lisardo.
Silence, madame !… Écoutez !… j’entends du bruit.
Marcela ?
Quel motif extraordinaire vous amène dans mon appartement ?
Je viens vous confier mes peines, et réclamer de vous une véritable preuve d’amitié, un service auquel j’attache le plus grand prix.
De quoi s’agit-il ?
Cette nuit, un moment après que vous avez eu quitté Laura, je suis entré dans sa maison, et j’ai vu là… — Ah ! malheureux !
Dites, qu’est-ce donc que vous avez vu ?
Un homme.
Un homme !
Oui.
Quelle abomination !
Ce n’est pas tout, Marcela.
Eh ! quoi encore ?
Ce matin elle est venue ici dans le but de s’excuser, et lorsqu’elle allait d’un mot peut-être m’apaiser, il est sorti du cabinet — une femme.