Je vous dois la vie, soldat ; je m’en souviendrai à l’occasion.
Arrêtez !
Je reste.
Donnez vos épées. (À des Soldats.) Désarmez ces deux hommes.
Ah ! ciel ! (Haut.) Que votre seigneurie veuille bien remarquer que je n’ai tiré l’épée qu’afin de mettre la paix, et que personnellement je n’étais pour rien dans la querelle.
C’est bien ! je vous trouve l’épée à la main, et je vois un homme mort. Il suffit.
Je n’ai rien à dire pour ma défense. — Se peut-il que lorsque je venais pour tuer un homme, je me sois exposé à ce péril pour sauver la vie à un autre !
Et vous, vous ne donnez pas votre épée ? Ah ! vous parlez par signes, c’est bon !… Il me semble cependant que je vous ai déjà vu une autre fois, et que cette fois-là vous parliez. Que l’on mette ces deux hommes-là au corps de garde pendant que je poursuis les autres.
Tout-à l’heure deux choses affliger moi : la querelle et le silence. Maintenant, si moi pas me tromper, en voilà trois : la querelle, le Silence, et la prison.
Que s’est-il passé, don Lope ?
Il y a eu, monseigneur, une querelle dans laquelle un homme a été tué.
Si l’on ne punissait pas les délits de cette espèce, on verrait chaque jour mille meurtres. Il faut cependant que notre justice ne soit pas trop sévère.
Je baise les pieds de votre altesse.
Eh bien ! Mendoce, quelle nouvelle ?… Que répond Aben-Huméya ?