Elle est si en colère, si furieuse contre vous, qu’elle m’a défendu de recevoir de vous ni message ni billet.
Est-elle donc inexorable pour celui qui l’adore ?
Vous l’avez bien mérité.
Moi, Inès ?
Vous adorez ici… et vous portez ailleurs vos hommages.
Quand un homme en colère dit à un cavalier qui se trouve chez lui : « Je vais vous faire jeter par la fenêtre par quatre valets, » aussitôt sa fureur s’apaise ; et toi, ta maîtresse garde rancune après nous avoir fait jeter de son balcon par sa soubrette, et si bien jeter que désormais ma fortune ne va plus qu’à cloche-pied ! — Que veut-elle de plus ?
Je n’aurais pas cru, Inès, que toi aussi tu fusses contre moi.
Je ne parle pas de même à tout le monde, et Dieu sait ce que j’ai déjà souffert pour avoir essayé de vous justifier.
Eh bien ! Inès, si tu es en effet bien disposée en ma faveur, arrange les choses, je te prie, de façon que je puisse lui parler un seul moment.
Cela n’est pas facile.
Compte sur ma reconnaissance ; mon amour sera généreux… et pour commencer…
Oh ! moi, je n’agis pas par des motifs d’intérêt.
C’est connu !
Et pour vous prouver mon dévouement, je retourne dire à ma maîtresse que j’ai fait sa commission. Il est nuit… mon maître est sorti… je vais entrer la première… et laissant la porte ouverte…
Ah ! Inès, tu me rends la vie !
Vous pourrez entrer après moi, et ensuite advienne que pourra.