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JOURNÉE III, SCÈNE VI.

vicente.

Prenez garde, ne relevez pas trop votre robe ; songez où nous sommes.

elvire.

Ce drôle…

béatrix.

Ce polisson…

elvire.

Ce misérable…

béatrix.

Cet infâme…

elvire.

Nous a calomniées.

béatrix.

Eh bien ! vengeons-nous de lui.

Elles le battent.
vicente.

Arrière ! mesdames, s’il vous plaît,

elvire.

Voici du monde.

béatrix.

Nous aurons toujours commencé.

vicente.

On dirait qu’elles comptent finir !

elvire, à Béatrix.

Et nous deux, comment restons-nous ?

béatrix.

Nous restons amies.

elvire.

Adieu.

béatrix.

Adieu.

Elles sortent.
vicente.

Au lieu de vous dire l’une à l’autre : adieu, adieu, vous feriez mieux de vous dire : au diable ! au diable ! et puisse-t-il vous emporter, coquines[1]… Quel déluge de bourrades elles ont fait pleuvoir sur moi ! Et le plus fâcheux de l’affaire, c’est que le roi n’y fera pas la moindre attention.

Il sort.

Scène VI.

Une autre chambre.
Entrent LE ROI, sous un déguisement, et DOÑA BLANCA, qui cherche à le reconnaître.
doña blanca.

Qui est-ce, grand Dieu, qui, au moment où le jour disparaît a

  1. No es mejor, al diablo, al diablo,
    Que os lleve, puercas