Hélas ! moi-même je ne puis le croire. — Belle Fénix, désireux de vous servir, je venais vous présenter ces fleurs, emblème de ma situation ; car elles sont nées avec l’aurore, et elles mourront avec le jour.
Le nom de merveille fut avec raison donné à cette fleur[1].
Toutes les fleurs ne sont-elles pas des merveilles entre les mains d’un esclave comme moi ?
Il est vrai. Qui a produit ce changement ?
C’est mon sort.
Il est donc bien rigoureux ?
Vous le voyez.
Tu m’affliges.
Vous ne devriez pas vous en étonner.
Pourquoi donc ?
Parce que l’homme naît sujet à la douleur et à la mort.
N’es-tu pas Fernand ?
Je le suis.
Qui t’a réduit à cet état ?
La loi qui dispose des esclaves.
Qui l’a faite ?
Le roi.
Par quel motif ?
Parce que je lui appartiens.
Il a donc cessé de t’aimer ?
- ↑ Plusieurs fleurs, et entre autres le liseron appelé belle de jour, portent en Espagne le nom de maravilla (merveille).