Page:Calderón - Théâtre, trad. Hinard, tome III.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
333
JOURNÉE II, SCÈNE I.

palais, je veux dire dénonciateur des figures[1]. Car il convient qu’il y ait un juge des figures, lequel obtienne de tous ceux dont il dénoncera la figure, une pièce de monnaie.

le roi, à part.

Voyons un peu où il en veut venir avec cette nouvelle folie. (Haut.) Soit ! Pasquin, je t’accorde cette grâce.

pasquin.

Eh bien, cardinal, payez-moi.

wolsey.

Pourquoi cela ?

pasquin.

C’est que vous portez la barbe aussi peu fournie qu’un jeune bouc, loin de l’avoir plus longue et plus ample que celle des autres courtisans. Mais je ne m’en étonne pas, si c’est la mode. Moi, je me suis l’autre jour trouvé avec une dame, — ceci, vive Dieu ! est une histoire authentique, — et comme je ne lui voyais pas d’hypocondrie, la maladie à la mode… Mais je me sauve, sire ; car j’entends la reine qui vient avec deux ou trois cents dames pour égayer un peu votre mélancolie ; et la reine n’aime pas à me rencontrer ici.

le roi.

Elle ne cherche en rien à m’être agréable. Ne vous en allez pas, cardinal. Et afin que je ne fasse pas quelque folie en revoyant cette beauté céleste, dites-moi qui accompagne la reine ?

wolsey.

D’abord je dois nommer l’infante.

le roi.

Et puis ?

wolsey.

Ensuite, Marguerite Pole.

le roi.

Elle m’est insupportable.

wolsey.

Elle est la favorite de la reine.

le roi.

Et qui vient après ?

wolsey.

Jeanne Seymour.

le roi.

Quoiqu’elle ne soit point belle, elle a bon air et bonne grâce.

wolsey.

Ensuite vient Anne de Boleyn.

  1. De tu corte figurin…
    Que esto es ser denunciador
    De figuras.