De me précipiter dans ces abîmes.
Arrête !
Lâche-moi, ou, par Dieu ! t’enserrant dans mes bras je me lance avec toi au fond de la vallée, où nous arriverons en lambeaux.
Que se passe-t-il donc ?
On emmène prisonnier Louis Perez. Dussé-je y périr, on verra aujourd’hui jusqu’où peut aller mon amitié.
Suivons-le. Je suis venu ici en secret, et j’aurais voulu qu’on ignorât ma présence en ce lieu. Mais puisque les choses en sont venues à ce point, puisqu’un ami se trouve en un tel péril, je laisse là toutes ces considérations, et, comme vous, je suis prêt à mourir avec lui.
Scène V.
Entendez-vous ce bruit dans la montagne et dans la vallée ?
Si vous voulez m’attendre ici un petit moment, j’irai, je m’informerai de tout, et je reviens aussitôt vous conter ce qui se passe.
Ne t’avise pas de bouger ; ou si tu fais un seul pas, deux balles t’empêcheront d’aller plus loin.
Votre éloquence me persuade[1]. Eh bien, si vous ne voulez pas que j’aille savoir des nouvelles pour vous les redire, allez vous-mêmes les chercher, et vous me les rapporterez. Pour le coup, cela est facile.
Nous ne te quitterons pas une minute.
Voilà ce qui s’appelle des gardes ! Il serait à souhaiter que l’on
- ↑ Dans l’espagnol, lorsque l’aguazil dit à Pedro, « deux balles t’empêcheront d’aller plus loin, » Pedro répond littéralement : Ce seraient d’admirables remords.
Seran rémoras notables.