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noit pour quelque temps la coïncidence de l’année civile avec les mouvemens célestes et les saisons. Toutes ces intercalations, faites sans règles fixes, reparoient momentanément les effets d’une computation vicieuse, et en laissoient subsister la première cause.

Les Égyptiens, quinze cents ans, et les Babyloniens, sept cent quarante-six ans avant l’ère vulgaire, se rapprochèrent des vrais principes, en faisant leur année de trois cent soixante-cinq jours.

Jules-César, en sa qualité de dictateur et de pontife, appela auprès de lui, deux ans après la bataille de Pharsale, Sosigènes, astronome célèbre d’Alexandrie, et entreprit avec lui la réforme de l’année. Il proscrivit l’année lunaire introduite par Romulus ; et mal corrigée par Numa. L’erreur cumulée qu’il attaquoit avoit produit, après plusieurs siècles, un tel derangement dans les mois que ceux d’hiver répondoient à l’automne, et que les mois consacrés aux cérémonies religieuses du printemps répondoient à l’hiver.

Cette discordance fut détruite par Jules-César, qui intercala quatre-vingt-dix jours entre novembre et décembre ; Cette année qui fut en conséquence de quatre cent quarante-cinq jours, fut appelée l’année de la confusion. Il ordonna de plus que tous les quatre ans on intercalerait un jour après le sixième des calendes de mars. Ce jour fut appelé le second sixième ou bissextus ; de là le nom de bissextile, donné à l’année qui reçoit ce jour intercalaire. Ce nom ne convient plus depuis qu’on ne se sert plus des calendes[1].

  1. Le mot calendrier, qui vient de calendes, seroit aussi très-impropre, si un très-long usage ne l’avoit consacré au point de faire oublier son origine ; les mots almanach ou annuaire seroient plus exacts.