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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/274

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DISSERTATION SUR LES

tems, & leur ame ne les abandonne abſolument qu’après l’entiere diſſolution & la décompoſition des parties de leur corps, & lorſque les organes étant abſolument briſés, corrompus & dérangés, elle ne peut plus faire par leur moyen aucunes fonctions vitales ; d’où vient que les peuples des pays dont nous avons parlé, les empalent, leur coupent la tête, les brûlent, pour ôter à leurs ames toute eſpérance de les animer de nouveau, & de s’en ſervir pour moleſter les vivans.

Pline parlant[1] de l’ame d’Hermotime de Clazoméne, qui s’abſentoit de ſon corps, & racontoit diverſes choſes éloignées, qu’elle diſoit avoir vûes, & qui en effet ne pouvoient être connues que d’une perſonne qui y avoit été préſente, dit que les ennemis d’Hermotime nommés Cantandes, brûlerent ce corps, qui ne donnoit preſqu’aucun ſigne de vie, & ôterent ainſi à l’ame le moyen de revenir loger dans ſon étui : donec cremato corpore interim ſemianimi, remeanti animæ velut vaginam ademerint.

Origene avoit ſans doute puiſé dans les Anciens ce qu’il enſeigne[2] que les

  1. Plin. Hiſt natur. lib. 7. c. 52.
  2. Orig. de Reſurrect. fragment lib. I. p. 35. nov. Edit. Et contra Celſum, lib. 7. pag. 679.