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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 2, 1751.djvu/78

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DISSERTATION SUR LES

decin arrivé viſita d’abord la ſervante & les autres malades, & aucun d’eux n’avoit la maladie épidémique : il tâcha de rendre le calme à leurs eſprits, & leur ordonna de ſe lever & de vivre à leur ordinaire ; mais tous ſes ſoins furent inutiles auprès de la Maîtreſſe de la maiſon, qui mourut deux jours après de la ſeule frayeur.

Conſidérez le ſecond récit de la mort d’un Vampire paſſif, & vous verrez les preuves les plus évidentes des terribles effets de la crainte & des préjugés ; voyez ci-devant Chapitre XI. Cet homme trois jours après avoir été enterré apparoît la nuit à ſon fils, demande à manger, mange & diſparoît. Le lendemain le fils raconte à ſes voiſins ce qui lui étoit arrivé. Cette nuit le Pere ne parut pas ; mais la nuit ſuivante on trouva le fils mort dans ſon lit. Qui peut ne pas voir dans ces paroles les marques les plus certaines de la prévention & de la peur ? La première fois qu’elles agiſſent ſur l’imagination du prétendu moleſté du Vampiriſme, elles ne produiſent point leur entier effet, & ne font que diſpoſer ſon eſprit à être plus ſuſceptible d’en être vivement frappé ; auſſi cela ne manqua-t’il pas d’arriver, & de produire l’effet qui naturellement devoit ſuivre. Prenez-garde que