Page:Cambry - Description du département de l’Oise - Tome 1.djvu/214

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beaux, parmi lesquels on distingue sur-tout le vaste bâtiment de l’ancienne abbaye.

Le tableau le plus triste qu’on pourroit faire en décrivant la France est celui de ce qu’on appelle les prisons de Breteuil, que par une inconcevable fatalité on n’a pu changer encore ; c’est une fosse humide à douze pieds de profondeur en terre, qui n’a pas dix pieds de longueur sur huit de large, sans fenêtres, sans autre ouverture que la porte, qu’on est contraint de tenir fermée toutes les nuits. On y dépose des malfaiteurs, des assassins, des déserteurs, de jeunes filles, des étourdis arrêtés dans une rixe légere ; pas un meuble dans cet antre exécrable et pestiféré, où l’on répand de temps en temps quelques bottes de paille, dues à la charité des habitants, sollicitées par l’activité du maire. On espere pourtant que ce désordre va cesser.

La gendarmerie de Breteuil est presque aussi mal logée que les prisonniers ; et cependant là, comme dans toutes les communes de France, en s’abstenant de vendre tel ou tel édifice, on eût pu se procurer facilement les bâtiments nécessaires aux besoins de la police et de l’administration.

Les passages de troupes fatiguent prodigieusement les habitants peu fortunés de la commune de Breteuil : elles y sont si mal logées, que les militaires disent en proverbe à celui qui se plaint d’un mauvais gîte, Tu n’as pas été à Breteuil : on