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un vaste bassin, traversé par un grand chemin allant du sud-est au nord-ouest, dont on attribue la construction à César, aux Romains, à la reine Brunehault. À l’ouest de son enceinte la vieille ville que nous nommons Bratuspance, étoit dominée par une montagne, qui porte encore le nom de Catelet ; c’étoit sans doute le château fort, la forteresse de cette cité. À l’est de cette montagne étoit, dit-on, une tour entierement détruite, mais dont on trouve encore quelques murs souterrains, près desquels on a fait des fouilles dans l’espoir d’y trouver un trésor, une statue d’or, que la tradition y suppose : les ouvriers n’y travaillerent pas long-temps ; mais l’imagination frappée créa les contes accoutumés : le dégoût et le manque d’argent n’avoient pas seuls fait cesser les travaux ; des démons protecteurs des trésors avoient chassé les travailleurs, combloient la nuit l’espace creusé pendant le jour, des voix lugubres et des feux souterrains finirent par en défendre l’approche. Ce lieu depuis a toujours conservé le nom de Fosse-Serprix ou de Fosse-aux-Esprits[1].

La ville pouvoit couvrir un espace de six cents arpents ; outre la chaussée dont nous avons parlé elle étoit coupée de cinq ou six autres chemins faits de silex. La plaine ou le vallon de Bra-

  1. L’abbé Dubos, dans ses lettres manuscrites, dit qu’on a trouvé une petite idole de Céres dans la Fosse-Serprix.