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les reins, par suite de mon ancienne chute, que pendant plusieurs jours il me fut impossible de dormir.

Bien portant, j’aurais eu une belle chasse. Dès que je me remettais un peu, j’allais dans une rizière située à cinquante pas du village, et d’où je rapportais des bécassines.

Mes hommes chassaient constamment ; un jour ils tuèrent un zèbre, le lendemain deux antilopes. Le zèbre fournit la meilleure viande de cette partie de l’Afrique ; les Arabes la mangent avec plaisir, eux qui ne toucheraient pas à un morceau de cheval ou d’âne, même au péril de leur vie.


Zèbres.

Je passai la fête de Noël très misérablement. La journée débuta par une averse qui inonda le village ; il y eut six pouces d’eau sous ma tente. Pas une chose qui ne fût mouillée, trempée, à l’état d’éponge.

Mon diner, pour lequel j’avais gardé mes trois boîtes de conserves, manqua totalement. Sammbo renversa le potage dans les cendres ; un chien emporta le poisson ; le plum-pouding ne fut pas cuit ; et je dus me contenter d’une volaille étique et d’une bouchée de crêpe de sorgho.

Il y a ici une curieuse superstition à l’égard des serpents, au moins de ceux de grande espèce.