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des piquets s’élevant à quatre pieds au-dessus du sol et qu’on avait assujettis par deux liens, enlacés comme dans un clayonnage. À l’extrémité de chacun des pieux, on avait attaché une longue baguette flexible et conique ; puis toutes ces baguettes avaient été réunies au sommet, et reliées par des cerceaux placés de trois pieds en trois pieds. À cette période de leur construction, les huttes ressemblent exactement à d’énormes cages.

Les intervalles qui séparent les piquets sont ensuite remplis avec un mortier d’argile ; et de grandes herbes recouvrent la toiture, qui descend presque jusqu’à terre.

Deux fortes pièces de bois placées de chaque côté de l’entrée, plusieurs baguettes décrivant une courbe appuyées sur ces deux poteaux, enfin le chaume dont cette arcade est revêtue, forment une espèce de porche.

À l’intérieur, les murailles, ainsi que le bas de la toiture, reçoivent une couche d’argile soigneusement lissée ; le reste du toit est doublé d’un tortillon d’herbe appliqué en spirale.

Comme partout, la hutte n’a pas d’autre ouverture que la porte, qui tient lieu de fenêtre et de cheminée. Le soir, la porte est close ; et une famille de six ou huit personnes, des poules, des chèvres, des chiens, des moutons, un feu qui brûle et qui fume, sont hermétiquement enfermés dans la pièce jusqu’au matin. Comment tout ce monde-là peut-il vivre sans plus d’oxygène ? C’est un mystère pour moi.

Les greniers sont des tourelles de huit pieds de hauteur, sur quatre de diamètre ; ils ont pour base de petites plates-formes, qui les élèvent à deux pieds de terre, et pour couverture, des toits de chaume mobiles.

Il y avait dans l’ancien village beaucoup de très beaux arbres à étoffe : les indigènes les firent garder pendant que nous dressions notre camp.

De là nous traversâmes une plaine située entre deux rangs de collines abruptes et que drainait le Louhouika. Cette plaine était absolument unie ; mais tout à coup la route tourna sur la droite et nous mit en face d’un versant tellement raide qu’il fallut se servir des mains et des genoux plus que des pieds.

Arrivés au sommet, nous trouvâmes un plateau d’environ deux pas de large ; puis une descente, non moins rapide que la montée, nous conduisit dans une vallée riche et fertile, remplie de