Page:Cameron - A travers l'Afrique, 1881.pdf/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Leurs mortiers à broyer le grain sont tout simplement faits d’une section de tronc d’arbre creux, enfoncée jusqu’au bord dans le sol, dont on a battu la surface ; et le tronc d’arbre ayant des fissures, la farine contient encore plus de gravier que celle des autres provinces.

Remis en marche, nous traversâmes le Louhouika, rivière qui, selon le témoignage d’un mgouhha établi ici en qualité de chef de bourgade, est un affluent du Loukouga. Ce chef, qui avait beaucoup voyagé, me dit avoir suivi le Loukouga, et l’avoir vu tomber dans le Loualaba.


Construction de huttes dans un village de l’Ouhiya.

Au moment de sortir de l’Ouhiya, nous nous arrêtâmes dans un village, qui, d’après une coutume très répandue en Afrique, venait d’être abandonné par suite de la mort du chef. Les habitants étaient alors fort occupés de la construction de nouvelles demeures, qu’ils élevaient à côté de leur ancienne résidence. Ils avaient déjà planté des arbres à étoffe autour du village, fait la charpente de leurs cases, celle de leurs greniers ; ils recouvraient ceux-ci d’une argile rouge, pris à de grandes fourmilières, et qu’ils emploient également pour faire leur poterie.

Les huttes étaient carrées ; pour les construire, on avait d’abord enfoncé en terre, à huit ou dix pouces les uns des autres,