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Quand les fourmis ailées sortent de leur demeure, au moment de l’émigration, elles se dirigent vers l’ouverture, s’y pressent, retombent dans la fosse où elles perdent leurs ailes et d’où elles ne peuvent plus sortir. Le lendemain matin, elles sont recueillies par les indigènes, qui les font sécher au-dessus d’un feu lent pour les conserver[1].

Dans tout le pays, l’élaïs est commun, et, parfois, d’une abondance extraordinaire.


Ville de termites.

Chaque jour, après deux ou trois heures de marche, l’homme de Tipo déclarait que la station suivante était beaucoup trop loin pour qu’on pût l’atteindre avant une heure tardive, bref qu’il fallait dresser le camp où l’on était alors. On lui avait simplement donné l’ordre de m’accompagner pendant dix jours, sans désignation d’un lieu quelconque ; et il avait intérêt à faire des étapes aussi brèves que possible.

Tous les affluents du Lomâmi, affluents dont le pays est entrecoupé, se sont creusé, dans le plateau presque horizontal que nous traversions, des vallées étroites, ombragées par des arbres énormes. Les sombres profondeurs de ces gorges renferment les plus jolies mousses, les plus charmantes fougères qu’on puisse imaginer.

Parfois l’un des flancs de la vallée, rapide et nu comme une

  1. Voyez dans le Dernier journal de Livingstone, vol. II, p. 33, les détails et la gravure qui se rapportent à cette récolte des termites. (Note du traducteur.)