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CHAPITRE XXII


Hostilité des indigènes. — La caravane est attaquée. — Préparatifs de combat. — Échange de projectiles. — Blessure d’un personnage important. — On parlemente. Rupture des négociations. — Départ. — Trahison. — Attaque d’un village. — Fuite des habitants. — Le fort Dinah. — Barricades. — Prisonniers de guerre. — Un ange de paix. — Explications. — Cause de l’attaque. — Repas de deuil. — Figures peintes. — Ruse de mon guide. — Eau verte pour rafraîchissement. — Mona Kassannga nous abandonne. — Réception d’un chef. — Autre guide original. — Manufacture de sel. — Marche dans un marais.


Comme on allait partir, je ne trouvai pas ma chèvre, qui ordinairement couchait à mes pieds, et qui, dans tous les cas, était toujours la première à m’offrir ses respects. Aux questions que j’adressai, on répondit que, la veille au soir, Dinah avait été aperçue entre le village et le camp. Sur ce, je pris avec moi deux de mes hommes, plus un des guides, et nous nous rendîmes au village pour y chercher ma bête. Nous avions tant de confiance dans les bonnes dispositions des naturels, que nous n’étions pas armés.

Je dis aux premiers villageois que nous rencontrâmes la perte que j’avais faite, et promis une récompense à qui me ramènerait ma chèvre ; mais je n’obtins pas de réponse. Il était évident que l’on pensait au combat : toutes les femmes avaient disparu, et il y avait beaucoup plus d’hommes sous les armes que ne le comportait l’étendue du village.

Ceux qui n’avaient pas voulu me répondre s’étaient éclipsés ; d’autres villageois, placés à peu de distance, commencèrent à nous envoyer des flèches. À ce moment-là, fort heureusement, arrivèrent plusieurs de mes hommes qui avaient des fusils ; et passant derrière moi, Djoumah me mit dans la main mon fidèle raïfle à douze coups.