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de sauterelles séchées ; puis nous eûmes la visite de plusieurs notables qui vinrent chacun avec un pot de bière.

J’étais fort désireux d’obtenir une prompte audience et de régler l’affaire du cadeau. J’avais apporté un raïfle ; mais les gens du roi préférèrent sagement le vieux fusil à pierre de Manoël, à qui je donnai le snider en échange, et tout le monde fut content. Quant à l’audience, qui devait être pour le lendemain matin, je réussis à faire rejeter le délai, et il fut décidé que l’entrevue aurait lieu dans l’après-midi.


Kammbala.

À l’heure dite, mes introducteurs vinrent me chercher et me conduisirent au sommet de la colline, où le roi et sa principale épouse avaient leurs résidences, bâties sur une petite plateforme. Celle-ci, entourée d’une forte palissade, n’était en outre accessible que d’un côté. Pour l’atteindre, nous n’avions pas franchi moins de treize lignes d’estacades ; et le sentier, en divers endroits, était si raide, que nous fûmes obligés de nous servir de nos mains pour le gravir. À deux pas de l’enceinte royale, nous nous arrêtâmes près d’un hangar abritant une grosse cloche qui fut sonnée par les gens du guet. Il y a là un corps de garde, afin que personne ne puisse approcher sans qu’au palais on en soit instruit.

Le laissez-passer arriva, et l’enceinte fut ouverte. Nous y trouvâmes quelques escabeaux rangés autour d’un antique fauteuil