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groupe de femmes occupées à moudre du grain. Elles ne se servaient pas de mortiers et de pilons, ainsi qu’on le voit ailleurs, mais de la surface polie du granit et d’un morceau de bois dur incurvé, sorte de maillet dont la courbe constituait le manche.

En arrivant à nos cases, nous trouvâmes notre pourvoyeuse ; elle apportait de nouvelles rations de bouillie et de sauterelles pour ma suite, et une volaille pour moi. Après le coucher du soleil, on nous laissa à nous-mêmes ; et, en dépit de l’averse, nous passâmes la nuit confortablement, nos huttes étant à l’épreuve de l’eau.


Femmes pilant le grain.

Dès le matin, arriva notre bonne hôtesse avec notre déjeuner. Elle me fit ses adieux et me pria, en retour de son hospitalité, de lui envoyer de Benguéla une petite clochette de cuivre ; modeste demande à laquelle je répondis par l’envoi de six clochettes et d’une quantité de bonne étoffe suffisante pour rendre heureuse l’excellente femme pendant longtemps. À en juger par ses traits et par ses manières, qui étaient franchement agréables, elle devait avoir du sang de race blanche dans les veines ; son teint était aussi clair que celui des mulâtres.

Nous sortîmes de Kammbala en suivant la même voie que lors de notre arrivée ; la forteresse du roi Konngo ne me paraît d’ailleurs avoir qu’une seule porte.