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Peu de temps après, nous vîmes se dresser, parmi les collines, un pic extraordinaire, plus inaccessible que le Pieter Bot de l’île Maurice, un énorme prisme de granit, auquel le nom de Temmba Loui (Doigt du Diable) que lui donnent les indigènes, convient parfaitement.


Le Doigt du Diable.

Des vaches paissaient autour des villages, et les habitants semblaient vivre dans l’aisance. Partout on nous offrait à boire, mais pas de farine, à moins de l’acheter ; ce qui m’obligea à serrer ma ceinture.

Je retrouvai mes hommes dans l’après-midi. Il y avait parmi eux de nouveaux malades ; mais Yakouti et Djacko avaient recouvré l’usage de leurs membres. D’après Bombaz, Takouti, que j’avais laissé en litière, était mort sur la route ; on l’avait jeté dans la jungle ; sur quoi il était revenu à la vie, et immédiatement avait pu marcher.

Le soir, nous fûmes rejoints par une bande nombreuse d’indigènes qui allaient à Benguéla porter de la farine, et l’échanger contre de l’eau-de-vie. L’un de ces gens avait un panier dans lequel se trouvaient de gros cocons. Je lui demandai à quoi servaient ces chrysalides ; pour toute réponse, il en ouvrit une, me montra la chenille qu’elle renfermait et qui était encore mou-