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À partir du lac Ougommbo, le terrain s’élève par une montée graduelle vers la ligne de faîte qui sépare le bassin de la Moukonndokoua de celui du Loufidji ; ce dernier commence immédiatement où l’autre s’achève.

Cette partie de la route se fait en pays aride et inculte. Le sol est composé d’un lit de gravier de quartz et de granit reposant sur un fond d’argile, et que percent des blocs granitiques profondément altérés par le climat. Des herbes sèches, des arbustes épineux, des baobabs, des kolquals et autres membres de la famille des euphorbes constituent la seule végétation. Quelques noullahs desséchés marquent l’endroit où, dans la saison pluvieuse, les torrents ont passé pour gagner le lac Ougommbo.

Quand on a franchi le point de partage, on est en présence d’un lacis de noullahs, de petites chaînes rocailleuses et de fourrés épineux qui s’étendent jusqu’au pied des pentes du Mpouapoua. On remonte alors un grand lit de rivière, et l’on trouve des étangs et des cours d’eau qui fuient le long des collines, et vont graduellement se perdre dans les sables. Les bords de ces cours d’eau sont très cultivés ; les habitants ont des troupeaux de bêtes bovines.

Un éperon de la chaîne de l’Ousségara s’avance du côté de l’ouest. Les villages du Mpouapoua sont situés sur une rampe en forme de terrasse, courant à mi-côte des collines qui constituent cet éperon, collines presque entièrement composées de granit et, comme à l’ordinaire, revêtues jusqu’au faîte d’un manteau d’acacias.

De Mpouapoua à Kounyo, le sentier se déroule sur la terrasse dont il vient d’être question ; puis il descend dans le Marennga Mkali, qui peut être considéré comme le commencement du plateau central, ainsi que de l’Ougogo, bien que nominalement l’entrée de cette province soit au delà du Marennga Mkali.

Pendant les premiers quinze milles, ce qu’on appelle de ce dernier nom est une plaine où sont dispersés de nombreux monticules, formés principalement de blocs de granit, et qui souvent ont la forme d’un cône. La végétation, peu abondante, se compose d’une herbe maigre et d’arbustes épineux, sur un terrain entrecoupé de nombreux noullahs, qui, pendant la saison pluvieuse, se rendent à la rivière de Maroro. Après ces quinze milles, le pays est plus accidenté, le hallier plus étendu.

Malgré l’aridité complète dont nous y avons souffert, nous