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appelle le Mgounda Mkali ou Plaine embrasée, et qui autrefois était considéré comme l’une des parties les plus périlleuses de la route. C’était alors un désert fourré de broussailles, où l’eau était rare, et où nulle part on ne trouvait de provisions. Maintenant, bien qu’il y ait encore dans cette traversée quelques étapes pénibles, le changement est complet ; une grande partie de la forêt a été défrichée par les Vouakimmbou, gens de la race des Vouanyamouési que la défaite a chassés de leur territoire. Des citernes ont été creusées, des étangs découverts, des villages construits, dans lesquels on peut acheter des vivres ; et le désert brûlant, naguère redouté des caravanes, qui s’attendaient à y perdre un nombre considérable de leurs membres, est aujourd’hui affronté sans crainte et franchi sans beaucoup de peine.

Immédiatement après le Mdabourou, le pays s’accidente, il devient montueux, le granit affleure en nappes plus ou moins étendues, et apparaît au flanc des collines. Le quatrième jour de marche, on traverse le Maboungourou, noullah du même caractère que le Mdabourou, dont nous avons parlé plus haut, et qui, sur la route de l’Ounyanyemmbé, est l’affluent le plus oriental du Rouana.

Quand on a fait cette traversée, on monte considérablement, et l’on atteint bientôt la plus grande altitude à laquelle on arrive dans cette partie du voyage. Beaucoup d’étangs, et plusieurs petits cours d’eau, les uns et les autres desséchés pour la plupart, se rencontrent dans ce trajet.

Ces noullahs ont un cours tellement tortueux qu’il nous a été impossible de reconnaître si le drainage se faisait vers le Nil, le Tanganyika ou le Rouaha.

Autour des établissements où elle est cultivée, comme à Djihoué la Sinnga, la terre se montre partout d’une fertilité merveilleuse, et l’on pourra faire de ce territoire tout entier un pays à froment.

À partir de Djihoué la Sinnga, les eaux s’écoulent décidément vers le Nil.

Immédiatement après Djihoué, on trouve une petite rangée de collines rocheuses ; deux de ces collines sont reliées par une arête d’environ cinquante pas de longueur, arête que franchit le sentier.

Peu de villages se rencontrent dans le pays où l’on entre et