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parallèles aux lignes de soulèvement des montagnes côtières et de celles de Madagascar[1].

L’Albert suit la courbe que décrivent les monts de la côte au nord de l’équateur, où ils se dirigent à l’est pour former le Highland, qui s’étend jusqu’au Gardafui, et dont Socotora et les îlots voisins sont les fragments extérieurs.

Ces trois lacs semblent donc reposer dans une fissure ininterrompue, située à la lisière de l’un des soulèvements d’une série de hauteurs concentriques.

À l’appui de cette idée que le lac Nyassa, de même que le Tanganyika, forme un angle avec le méridien, je citerai un mémoire de Cooley, intitulé Géographie du Nyassa[2], mémoire auquel je renvoie le lecteur, et qui, malgré l’insuffisance et parfois l’inexactitude des données qui lui ont servi de base, a puissamment aidé à soulever le voile qui pendant si longtemps nous a caché l’intérieur de l’Afrique.

Le Victoria doit son existence à une autre cause. Quant aux lacs nombreux qui sont au couchant de cette ligne, quelques-uns, selon toute apparence, sont formés par le refoulement de rivières que des montagnes, situées au bord des plateaux, ont arrêtées dans leurs cours, tandis que les autres ne sont que des expansions lacustres plus ou moins étendues des rivières elles-mêmes.

Le nom de Tanganyika signifie Lieu du Mélange ; il est dérivé du verbe Kou-tanganya (changanya de quelques dialectes) qui veut dire mélanger, confondre. La quantité d’affluents dont il réunit les eaux, — je n’ai pas trouvé, sans parler des ruisseaux et des torrents, moins de quatre-vingt-seize rivières se jetant dans la section que j’ai relevée, — la quantité de ses affluents prouve qu’il mérite bien son nom[3].

  1. Both being parallel to the lines of upheaval of the mountains of the coast range and of Madagascar. Le mot parallèle ne peut s’entendre ici que de la latitude ; en effet, bien que son extrémité nord dépasse d’environ trois degrés celle de Madagascar, le Nyassa débouche par la vallée du Chiré à la hauteur du plateau central de l’île, et a ses cataractes sous la même latitude que le massif septentrional des Malgaches. Cette interprétation est la seule que l’on puisse faire du parallélisme invoqué dans le texte, puisque l’orientation des deux lacs, N.-0. — S.-E., est précisément contraire à celle des montagnes citées, dont l’inclinaison sur le méridien est au levant. (Note du traducteur.)
  2. Geography of Nyassa.
  3. Burton a écrit Tanganyika, donnant, dit-il, aux voyelles le son qu’elles ont en italien. Stanley, prêtant sans doute à l’y la valeur qu’il a en anglais et qui est celle d’, combat cette orthographe, et dit positivement qu’on doit écrire Tanganîka, mettant sur l’i un accent pour montrer que la voyelle est longue. Cameron a repris