CHAPITRE XXXV
L’existence d’une chaîne de grands lacs au centre de l’Afrique, système merveilleux dont le Tanganyika fait partie, semble avoir été connue des anciens, et tout au moins conjecturée, sinon découverte, par les Portugais des premiers temps de la conquête.
Les suppositions émises par ces Portugais — voyageurs et missionnaires — approchent singulièrement de la vérité ; les cartes d’Afrique du dix-septième siècle donnent une idée beaucoup plus exacte de l’intérieur du continent que celle des atlas, faits il y a une vingtaine d’années, avant l’étude récente des anciens voyages, et les découvertes de Burton et de Livingstone.
Pour moi, le Tanganyika, le Nyassa et l’Albert Nyannza — je ne donne cette opinion que pour une simple théorie — se trouvent sur la ligne d’une grande faille qui s’est produite dans quelque ancien soulèvement.
Jusqu’au moment où j’ai trouvé que le Tanganyika avait une inclinaison occidentale de 17o, ce lac était marqué sur nos cartes comme se déployant du nord au sud ; et je crois que quand on fera le relèvement exact des bords du Nyassa, on trouvera à ce dernier pareille inclinaison sur le méridien, les deux cuves étant