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Près du Loualaba, le sol est de nouveau composé de sable et de cailloux roulés, et il est de toute évidence que le fleuve brise l’inclinaison de la strate ; car, sur la rive gauche, le pays s’étend pendant des milles, en ne s’élevant que peu à peu, tandis que, sur la rive droite, la berge, à beaucoup de places, est formée d’escarpements. Sur la tranche de ces falaises, on voit souvent de petites couches nombreuses de grès schisteux ; et, en quelques endroits, de curieuses empreintes circulaires, absolument pareilles à celles qu’auraient faites des boulets venant frapper un mur de brique trop solide pour être entamé.

Au delà du Loualaba et sur toute la route, jusqu’auprès du Lomâmi, la contrée est généralement plate et profondément déchirée par d’innombrables cours d’eau. Les berges de ces tranches profondes montrent que la formation de galets et de sable, auxquels s’ajoute un grès d’un jaune clair, repose sur le granit.

Avec les monts de Kilimalchio, commence un système de collines rocheuses composées de granit, de gneiss et d’un genre particulier de roche vésiculaire, sont disséminés de petits fragments de granit. Par leur apparence, ces fragments donnent lieu de croire qu’ils ont été réellement fondus et non plus simplement métamorphosés par la chaleur. Toutefois, bien que sans aucun doute ils soient produits par la fusion, ils n’ont pas l’aspect des scories et des laves.

Ces collines forment, au couchant, l’extrémité des montagnes du Roua, qui, selon Livingstone, constituent la digue septentrionale du lac Moéro, et dont la chaîne, après avoir côtoyé la partie sud-ouest du Tanganyika, s’en éloigne au cap Moulanngo, c’est-à-dire au sud de Loukouga.

Parlons maintenant des affluents du Loualaba. Celui qui va le plus loin, du côté de l’est, et qui, s’il n’a pas de rapides, pourrait être navigable à moins de cent cinquante milles du lac Nyassa, est le Tchambèzi, principal tributaire du lac Banngouéolo.

On sait que le Tchambèzi sort de ce lac sous le nom de Louapoula, qu’il passe à peu de distance de la ville de Ma Cazemmbé, et alimente le lac Moéro, d’où il s’échappe en traversant les montagnes du Roua. C’est alors le Louhoua des indigènes, que les Arabes appellent Loualaba, nom que, d’après eux, lui a donné Livingstone.

Entre les lacs Moéro et Landji (Kamolonndo du grand voya-